mercredi 29 juin 2011

A la lettre A : Accumuler


Accumuler : 1° Mettre ensemble en grand nombre. V. Amasser, grouper, empiler, entasser. 2° (Abstrait) Accumuler des preuves, des griefs.

C’est fou ce que l’on peut accumuler en plus de 30 ans de vie commune. Plein de choses, trop de choses qui d’une minute à l’autre vous sautent à la figure (souvenirs, photos, cadeaux empoisonnés d’un parent, vélo offert pour avoir passé un été à relire dix fois sa thèse, bouquins, vaisselle (que vous n’avez pas cassée), meubles (achetés « avant »  ou « à tel moment tu t’rappelles non ? »)… Vous  vous transformez rapidement en chiffonniers.
Un jour ça va mieux, vous êtes vraiment zen et le lendemain, votre futur-Ex vous envoie un projet de « partage » qui est simplement consternant, une liste qui sent son vieux radin et les comptes d’apothicaire.
Il y a un moment (je ne l’ai pas atteint encore) ou il faut prendre le « bon côté » des choses. Au feu les vieux rossignols, les meubles hérités de ses parents, le jeu de fléchettes qu’il avait cloué sur une porte et que vous trouviez super  moche… Bientôt vous serez chez vous.
Quand il est parti, je lui ai refilé le linge de maison que je n’aimais plus, la vaisselle dont je ne me servais plus. J’ai acheté une belle housse de couette dans laquelle il n’a jamais dormi, tant pis pour lui, des assiettes rouges jolies comme tout dans lesquelles il ne mangera jamais.
Je lui ai  laissé le solitaire (le jeu) et j’ai gardé les jeux de société en lui disant que, moi, j’en avais l’usage…
Il n’empêche que là, le boulot, le rangement, les tris c’est pour ta pomme et c’est galère.
Quand, par goût, tu n’es pas une fée du logis et que tu te tapes les visites pour vendre ta chouette maison pleine de bazar que t’aimes, c’est rude.
Tu regrettes de n’avoir pas choisi la voie du moine bouddhiste ou des petites sœurs des pauvres. Tu voudrais être détachée des choses matérielles. Tu rêves d’être pyromane, de pratiquer la culture sur brûlis. Tu voudrais faire comme l’autre, tout plaquer et partir en courant.

lundi 27 juin 2011

A la lettre A : Accord


Accord : 1° État qui résulte d’une communauté de pensées, de sentiments. 2° En accord 3° D’accord : avoir la même opinion, le même avis ou la même intention. 4° Arrangement entre ceux qui se mettent d’accord. 5° Donner son accord. V. Acceptation

Que dire sur celui-ci… Accord ?
La communauté de pensées, cela fait un moment qu’elle avait du plomb dans l’aile il faut le reconnaître. Pour bien des sujets, nous n’étions plus « en accord ». Pour moi, quand je sens un certain flottement, un écart qui s’installe par exemple sur des sujets politiques, sur des priorités qui diffèrent… Quand je note une moquerie, un « coup de coude dans les côtes », de l’inattention, des trous de mémoire sur une date qui me tient à cœur, ça sent le roussi !
Alors « Accord » ne prendra que le sens « Acceptation » du dictionnaire.
J’ai donné mon accord pour le consentement mutuel, j’ai consenti au divorce.

vendredi 24 juin 2011

A la lettre A : Accepter


Accepter : se soumettre à une épreuve, ne pas refuser. V. Se résigner, subir, supporter.

Il n’a l’air de rien ce mot mais il dit beaucoup de choses. Quand  mon homme est parti, il m’a dit qu’il allait demander le divorce. Je crois que je ne pouvais qu’accepter. Je n’allais pas m’abaisser (il m’abaissait suffisamment comme ça) à pleurer pour le « récupérer ».
Mon avocate m’a expliqué les différentes procédures et, quelques semaines plus tard, j’ai reçu un mail de mon futur-Ex me « remerciant d’avoir CHOISI  le consentement mutuel »
Je lui ai aussitôt précisé que je ne choisissais rien du tout, que j’acceptais, c’est tout.
Je ne lâche jamais l’affaire, je reprécise toujours, je suis chiante quoi…

jeudi 23 juin 2011

A la lettre A : Abstinence et Accablée


Abstinence : Privation volontaire de certains aliments ou boissons.

Si l’on prend au sens strict la définition du Robert, ce mot là pouvait disparaître de ma petite collection… Il ne correspond pas à la réalité de la séparation.
Ce largage en plein mois d’août aurait eu de l’intérêt s’il m’avait fait perdre l’appétit et quelques kilos. Le monde s’apitoyant sur mon triste sort, s’inquiétant de ma santé… Mais je ne suis pas une victime et c’est tant mieux. Je n’ai pas grossi non plus, la baudruche n’est pas celle que l’on croit, mais j’ai mangé n’importe quoi, n’importe comment et il y a eu des soirs arrosés au « Communard » (de la crème de cassis et du vin rouge, une tuerie pour moi).
Je garde le mot abstinence parce qu’il évoque l’abstinence sexuelle. Ca c’est vraiment difficile et ce n’est vraiment pas volontaire. Quand vous faites partie des couples qui, malgré les engueulades ou les difficultés, ont toujours volontiers couché ensemble avec bonheur et ce jusqu’à la veille de la rupture, c’est encore plus difficile.
Très important dans ce cas, jeter à la face de celui qui vous lâche comme ça la solitude et la misère sexuelle qui l’attendent…
En général, l’homme en question a un « plan B » (chez mon homme, son plan B s’appelle B. justement). Souligner à ce moment que son plan B. ne vaut pas tripette par rapport à votre longue habitude du même lit. Rappeler aussi que « l’habitude », ça ne veut pas dire la routine mais la parfaite connaissance de l’autre et que, vu son grand âge qui approche, ça va être difficile de retrouver cette complicité.
Surtout pas de faiblesse, ne pas lui montrer que le plus rude, c’est pour vous… Que vous crevez de trouille à l’idée que peut-être vous ne ferez plus jamais l’amour de toute votre vie ! AARRGHHHH quelle misère !

Accablée : Vous l’êtes quand vous pensez à la phrase au dessus…

mercredi 22 juin 2011

A la lettre A : Absent


Absent : Qui n’est pas là, qui est éloigné, qui est séparé de quelqu’un…

Cela faisait quelques mois que cet homme-là était « absent » de ma vie quotidienne, de celle de nos enfants. Absent, pas « rêveur », il est le contraire d’un rêveur au sens poétique du terme. Absent comme « non présent », « pas attentif ».
Dans ce cas, j’aime beaucoup dire du mal des absents qui ont, c’est connu, toujours tort.

mardi 21 juin 2011

A la lettre A : Abrutie, Abrutir


Abrutie : Personne dont les facultés intellectuelles sont temporairement amoindries par un agent extérieur, la fatigue etc. 
Abrutir : Rendre semblable à la brute, dégrader l’être pensant.

A plusieurs reprises depuis le départ de mon homme, je me suis sentie stupide, naïve, abrutie aussi, même si je n’aime pas le mot.
Comme ma situation est banale à pleurer, j’ai des amies qui connaissent très bien ce sentiment.
Et puis je lis les définitions de ce cher «Robert » et là… une découverte : je relève « temporairement » et surtout « agent extérieur ».
On se rassure donc, même si cela tient parfois de la méthode Coué. Cette difficulté à réfléchir, à comprendre la situation (ce qui aide, il faut le dire, à l’accepter) est temporaire  Un jour ou l’autre, on se réveille et on réalise que non, on n’est pas une pauvre idiote. Ca, c’est ce que l’agent extérieur (votre futur-ex) voudrait vous faire croire. Comme  vous savez vous servir de votre cerveau, que vous avez de la mémoire aussi, vous réalisez que cela faisait un bon moment qu’il vous prenait pour une conne.
Bien sûr ce n’est pas glorieux  mais ce qui est important, c’est de savoir que ce n’est pas vrai.

lundi 20 juin 2011

A la lettre A : Abattre. Abîmer



Abattre : Faire tomber mais aussi Epuiser, accabler, décourager, démoraliser…

Abîmer : Précipiter dans un abîme… Casser, saccager, salir… Bousiller…

On retrouve l’arme… Pour éviter de se remettre en question, pour ne pas reconnaître qu’on a peut être loupé quelque chose dans cette histoire (l’écoute de l’autre par exemple) on abîme, on casse, on salit ce qu’il y avait de bien aussi. C’est dommage (et dommageable).

samedi 18 juin 2011

A la lettre A : Abandon


Abandonner : Quitter, laisser définitivement. Quitter un lieu, Délaisser quelqu’un V. Lâcher, plaquer, laisser tomber…
Abandonner (s’) : Se détendre, se laisser aller à, se livrer en toute confiance.
Abandonnique : Se dit d’un individu dont la vie affective est dominée par la crainte d’être abandonné.

Son départ n’était pas vraiment une surprise. Bien des choses n’allaient pas ou plus. Il n’empêche que la brutalité du départ, l’absence radicale d’échanges quand on a parlé chaque jour des trente dernières années avec quelqu’un, la solitude physique, le silence assourdissant de la maison, tout cela fait que le sentiment qui m’a submergée c’est celui là, l’abandon. Pour le droit, c’est « l’abandon du domicile conjugal ».
C’est vraiment bizarre les mots : Abandonner c’est tellement triste et S’abandonner ça peut être tellement bien. S’abandonner à nouveau, ça va être « mission impossible ».
Dans ma liste, j’ai ajouté « Abandonnique »… Je ne pense pas que ma vie affective soit « dominée » par la crainte de l’abandon mais quand même,  c’est une peur qui est assez présente chez moi. Qu’en dire ? Et bien voilà, c’est fait ! Quand une « abandonnique » rencontre un égocentrique remarquable, pas la peine de s’étonner…

vendredi 17 juin 2011

A la lettre A : Abaisser


Abaisser : Faire descendre à un niveau inférieur. V. Abattre, affaiblir. V. Humilier

Dans notre histoire, c’est l’arme N°1.  Je n’ai pas d’explication mais c’est un fait. Cet homme là qui me quitte avait besoin d’abaisser, de rabaisser l’autre. C’est bien d’être content de soi parfois, c’est nécessaire pour avancer. Les difficultés arrivent quand, pour  s’estimer on a besoin de rabaisser les autres… C’est un problème de construction de soi à la base… Et oui, tout petit déjà…

jeudi 16 juin 2011

A la lettre A...


 Où l’on trouvera : Abaisser… Abandon, abandonner… Abattement, abattre… Abîme, abîmer… Abruti, abrutir… Absence… Abstinence… Accabler… Accepter… Accord… Accumuler… Adresse… Adultère… Affectif… Âge… Agent immobilier… Agitation… Agressif… Aimable, Aimant, Aimer, Amant, Ami, Amour, Amoureux, Amour-propre… Anéantir… Anniversaire… Appartement… Atterrir… Autonomie… Autre, Autrui… Avancer… Aventure… Aveugle… Avocat…

Déjà la liste est longue et je suis obligée de revoir la méthode en supprimant la moitié des mots choisis. Peut-être que l’essentiel est l’A ?

En préambule...


 Fin mars 2011… 7 mois ½ que celui qui sera bientôt mon ex a quitté la maison…
Manifestement, on ne se comprenait pas. Ou plus…  ou pas !
Pour cette raison, j’ai entrepris d’élaborer un dictionnaire, un peu comme dans je ne sais plus quel roman de Christiane Rochefort. Ca devait être « Les stances à Sophie », je vais le relire tiens… Ce dictionnaire, ce serait un « cadeau » de rupture. Je reste frustrée, malheureuse de ne pas avoir pu dire tout ce qui me tenait à cœur.

Un chouette dictionnaire, avec pas trop de mots mais les meilleurs, les plus utiles à partager avec Mon-Homme-Qu’est-Plus-Mon-Homme.
En même temps je ne sais pas, ça deviendra peut-être un recueil de citations : les « perles » du grand homme, ses meilleures trouvailles (et les miennes).
Un chouette dico qui se présenterait simplement comme tous les dicos.
Il commencerait tranquillement par la lettre A et il continuerait son p’tit bonhomme de chemin en ordre alphabétique.

C’est une bonne idée l’ordre alphabétique… Remettre de l’ordre justement. Pas au sens « policier » bien sûr. Ce goût pour cet ordre là est réservé à ceux qui ont le goût du pouvoir. Le goût du pouvoir, c’est un peu (beaucoup) ce qui l’animait cet homme à la fin.
Remettre de l’ordre donc… Je parle de l’ordre au sens « harmonie à retrouver ».
J’avoue que je suis un peu rouillée, j’ai des excuses, j’ai beaucoup pleuré.
L’ordre alphabétique, c’est bien pour ça aussi. J’aime les mots, j’aime lire, fouiller, comprendre alors je vais avancer avec le Robert des noms communs (Non, l’Ex ne s’appelle pas Robert, mais c’est son 2ème prénom) et le Larousse (Non, la femme qui me remplace n’est pas rousse, elle est BEIGE). Le Larousse s’impose aussi pour quelqu’un qui s’est fait semer…
Avec ce dico, que les éditeurs s’arracheront bien sûr, il y aura « copyright », « dépôt légal » et tout l’toutim. L’ex en question a une fâcheuse tendance à reprendre mes formules, mes explications, mes pertinentes analyses pour les réutiliser à son avantage… voire les retourner contre moi comme arme de destruction massive.

Alors les mots que j’aime (je ne parle pas ici de leur sens… J’aime LES MOTS  tout simplement), les mots que je manie mieux que lui je crois, je vais m’en servir.
On y va ! Enfin… J’y vais…

Un peu de méthode pour démarrer. Dans les deux dictionnaires choisis, et parfois en piochant de ci de là, je vais relever les mots qui résonnent face à cette triste histoire.
Pour chaque mot ou presque, je donnerai une explication tirée du dictionnaire, ensuite une définition ou une réflexion personnelle.
Je vais vous arracher des larmes j’espère et aussi, j’essaierai de vous faire rire, même si c’est aux dépends du grand homme… De toutes façons, il est loin, il n’entend pas…

Petites chroniques alphabétiques après une rupture...

Le départ de mon homme a chamboulé ma vie. J'ai noirci des pages et des pages de carnets depuis. J'avais envie d'aller plus loin que ces carnets. Je voulais même écrire un livre, le proposer à un éditeur pourquoi pas, crier sur tous les toits ce que je vivais.
J'ai donc commencé l'écriture de ces "Chroniques alphabétiques après une rupture".